vendredi 9 décembre 2011

Le droit à la mauvaise humeur.



Aujourd'hui, ce n'était pas ma journée (ou la phrase bateau d'une fille de mauvais poil) 

Je suis une fille qui ne voit aucune poésie, aucune beauté, aucun plaisir dans la pluie. Je suis plutôt le genre de fille qui va se mettre à sourire bêtement quand elle va voir un coin de ciel bleu dans le ciel gris.
Mais aujourd"hui, pas de coin de ciel bleu.
 Seulement la pluie, l'humidité, partout, tout le temps.
Je ne crois pas être la seule à ne pas supporter ce genre de temps. Mais ça me permet de revenir sur un phénomène auquel je ne suis pas habituée.
Alors aujourd'hui, j'étais de mauvaise humeur. 
J'avais un gros bourdon, et j'étais énervée. J'étais obligée de rester toute la journée à la fac pour uniquement deux heures de cours, j'étais malade. Alors que le vendredi est le jour pendant lequel je suis seule chez moi, je me ressource, je me repose.
Je ne voulais voir personne, et pourtant, je n'avais pas le choix.

Je suis une de ces personnes que l'on appelle "sociable". D'ordinaire, on aime à remarquer que je suis d'un naturel joyeux, léger. Certains disent que je suis "la joie de vivre personnifiée".
C'est pour ça que quand je suis de mauvaise humeur, on ne cesse de me le faire remarquer. Ce qui, naturellement, ne fait que me taper un peu plus sur les nerfs. Aujourd'hui, une de mes amies n'a pas cessé de me faire remarqué combien j'avais été froide un jour de mauvaise humeur. D'habitude, je m'excuse.

Là, ça n'a fait qu'amplifier ma mauvaise humeur. Je suis simple pourtant. Quand je suis de mauvaise humeur, je le sais, et j'ai même du mal à me supporter. Et comme je me supporte mal, je vais donc avoir comme idéal de ne pas imposer cela aux autres. Donc je vais me taire, et éviter de parler. Dans le meilleur des cas, il faudrait que je reste seule, histoire de voir ma mauvaise humeur s'envoler.
Sauf que. 
Mes amis ont des difficultés à concevoir que je ne sois pas éternellement de bonne humeur. Ils se disent que ce n'est pas normal, que je dois parler. Alors que je veux juste rester tranquille, et les laisser être de bonne humeur pour ne pas gâcher ça, ils ne font que le souligner. " Oh tu ne parles pas ! " " Ben qu'est ce qui t'arrives, allez parles ! "


LAISSEZ-MOI RUMINER DANS MON COIN, je veux avoir le droit d'être de mauvaise humeur !  J'aimerais que quand c'est le cas, on ne dise rien et qu'on laisse couler. POINT.
Ce n'est pas parce que je suis de naturel ensoleillé que parfois, je n'aie pas le droit d'être de mauvaise humeur. Et quand c'est le cas, qu'on me laisse en paix.

Non, je n'ai pas envie de rigoler, ni de sourire, ni même de parler. Je ne sais pas feindre, ni faire semblant, et j'estime (de façon peut être égoïste, je veux bien le reconnaître) que si vous êtes mes amis, vous me supportez même quand je suis de mauvaise humeur.
Pour eux, ce n'est pas grand chose pourtant, je suis juste plus silencieuse que d'habitude, et je vais avoir tendance à me comporter de manière moins sociale que d'habitude. C'est passager, ca s'en va.





Je suis de mauvaise humeur (vous l'avez tous compris).
Demain est un autre jour.

lundi 28 novembre 2011

Quand je serai grande, je serais une Pin Up.

F.A.T.



Je fais du 48, donc je suis "classée" dans une catégorie que l'on appelle plus communément " les grandes tailles ".

Je suis donc tantôt plantureuse, avec des courbes, potelée, ronde, pulpeuses, aux formes généreuses/épanouies / développées. Surtout pas grosse, oh non ! Parce que grosse c'est un gros mot. Grosse, ça évoque le gras, la cellulite, les bourrelets, vite vite, cachons ça, sous des pantalons larges, des pulls informes, et misons tout sur le décolleté. 


Je ne sais pas ce que je pensais, quand j'étais au collège. Je crois que c'était un peu ça. J'étais assez triste de ne pas pouvoir m'habiller comme toutes mes autres amies, parce que j'étais déjà beaucoup plus grosse que tous les autres.J'étais triste de ne pas rentrer dans la sacro-sainte norme, mes bourrelets et mon bidon dépassant de la case " conforme". Est-ce que je me suis fait insultée ? Je n'en ai pas le souvenir. Pourtant, j'avais une sainte horreur de la piscine (c'est d'un cliché) pour des raisons évidentes. Je n'aimais pas mes cuisses, et soyons honnêtes, ce n'est toujours pas le grand amour entre nous, et je n'acceptais pas de rentrer dans le moule. Je tentais tant bien que mal d'enfiler mon corps dans des jeans ignobles, des pantacourts pathétiqes, et autres tee shirt au large décolleté. Et j'espérais être ainsi comme les autres filles, attirer l'attention, me faire des amis (surtout en quatrième quand j'ai débarqué dans ce nouveau monde). En gros j'étais une collégienne quoi.
Je me souviens que j'avais été une fois heurtée dans ma sensibilité quand un garçon avait été choqué (voire même dégoûté) de ne serait-ce qu'entrevoir mon décolleté. J'étais penchée, le décolleté baillait, il a poussé une exclamation choquée, et j'avais été blessée, vexée de voir que la dernière chose que je trouvais séduisante en moi, ne l'était justement pas.




Ah le collège. Période de joie, période cruelle. Je ne recommencerais les deux dernières années pour rien au monde.


Viendra le temps du lycée, le temps de la fac, le temps de l'acceptation.
Viendra le temps des tuniques, le temps des robes sur jambes nues, des collants, des corsets.
Viendra le temps du bien-être, le temps de la confiance, le temps de l'assurance.




Viendra le temps de la séduction ?


Question ouverte. Pour l'instant j'ai du mal. Peut-être que je suis aveugle aux regards des hommes.
J'ai l'impression qu'il manque quelque chose. Je cours après l'idéal vénal, le désir futile mais dévorant de faire mourir un homme de passion. De le faire brûler au bûcher de son désir pour moi.


Ai-je besoin de ça pour me réaliser ? Probablement que oui. Suis-je une fille futile ? Certainement.


J'essaie d'apprendre à seulement lire ce qu'il y a au fond de moi, et de ne plus chercher à déceler l'attrait aux fond des yeux des autres.
Le processus sera long. Après tout, je ne suis qu'une diva en apprentissage.







lundi 14 novembre 2011

Fierce : Extremely intense or ardent.

Il était une fois... une jeune fille.

Elle était en quatrième, et elle venait de déménager dans le trou du cul du monde une charmante petite campagne.
Jusqu'alors, elle avait été une fille assez appréciée, principalement parce qu'elle ne faisait pas d'histoires, elle était gentille et naïve, et parce qu'elle faisait des anniversaires où l'abondance de bonbons et de gâteaux.

La voila qui déménage, qui s'en va, qui passe de la ville à la campagne, de la diversité à l'uniformité, de son terrain de jeu d'enfance à un monde inconnu.
Elle a du mal à retrouver des repères, s'adapter à ce nouveau monde. Et la nourriture, le chocolat blanc, les chips, lui donnent du réconfort. L'aident à oublier qu'elle s'ennuie ici, qu'elle n'arrive pas à s'adapter complètement. Qu'elle a beau essayer, cela ne colle pas avec ces nouvelles connaissances. Qu'une seule personne, son meilleur ami devient sa bouée, et que tous les autres lui semblent si loin...Mais elle ne veut pas rester seule. Elle veut reproduire ce qu'elle avait toujours connu, elle veut être appréciée. Tant et si bien, elle gomme une partie de sa personnalité, elle surjoue, elle devient une autre.
Et le chocolat, les chips, le gout fondant ou croquant, salé ou sucré, l'aide. Elle sort moins, parce qu'elle n'est pas à l'aise, préfère rester chez elle et manger en regardant la télé ou en jouant aux Sims.
Et puis deux ans passent. Elle s'arrondit, se fait des amis, mais s'ennuie. Vite, vite, vite le brevet, le collège, ces deux années interminables sont bouclées.

Elle passe un été superbe. Elle va en colonie, et retrouve ses repères, se reconnait à nouveau. Après ces années à se forcer à être une autre, à se retenir, se restreindre pour entrer dans le moule, elle redevient naturelle. Et ce qu'elle voit dans les yeux des autres lui plaît. Les gens l'aiment comme elle est, naturelle. Elle s'affirme, et garde un souvenir impérissable de ces jours en Italie, qui lui ont permis de revoir, de reconnaître à nouveau celle qu'elle était.



Il était une deuxième fois... le lycée.

Armée de ses nouvelles résolutions, rendue confiante par son été, la jeune fille entame le lycée avec un peu plus d'assurance. Cela lui vaudra des rencontres au delà de ses espérances. Elle devient amies avec des filles, en particulier deux filles, qui vont lui permettre d'acquérir une nouvelle assurance. Elle a plus confiance en elle, se fait de plus en en plus d'amis et retrouve son naturel sociable. C'est tellement plus facile pour elle, d'aller voir les gens, de rire aux éclats, quand elle se sent si bien.
Elle devient plus coquette : côtoyant des filles très féminines, elle va commencer à s'arranger, d'abord pour ne pas leur faire honte, et puis pour elle. Cela lui fait plaisir d'être féminine. Et elle qui cachait ses cuisses dans les pantalons, va connaitre le bonheur des robes.

Et le lycée passe, et elle se fait de plus en plus de relations, et un jour, elle arrive en terminale, et se rend compte qu'on la connait. Mon Dieu, elle aimerait avoir la force de se dire que cela n'a aucune importance, que l'on est pas dans un lycée américain. Mais si, malheureusement, dans son lycée de campagne, cela en a.
Pourtant, elle ne courrait pas après la reconnaissance ! Elle avait juste compris que toutes ces conneries du style "aime-toi d'abord ", " On s'en fout du regard des autres" " Accepte toi"... Et bien, tout ça, c'était vrai.

Elle avait redécouvert son caractère d'origine, ajoutée à une couche d'assurance d'abord feinte puis acquise et elle acceptait le fait qu'elle n'était pas une belle fine blonde jeune fille qui faisait du 36. Et que ce n'était pas grave. Qu'elle avait le droit d'être heureuse, de frimer, de se prendre pour une diva même, alors qu'elle ne faisait pas du 36, qu'elle n'avait pas de longs cheveux blonds et des yeux clairs.
C'était la fin du lycée. Elle avait trouvé des gens qui l'appréciaient pour elle-même, et surtout, elle s'appréciait elle même. On l'appréciait même assez, sans qu'elle aie à se forcer.
Elle avait couru après cet idéal puéril, stupide, débile de popularité pendant ces deux ans au collège de sa petite campagne sans y arriver.
Quand elle avait arrêter de se forcer, puis arrêter tout court et commencé à vivre, c'est là qu'elle avait commencé la vie qui lui plaisait.

Le lycée s'éloigne d'années en années, mais les souvenirs restent vivaces. 
Je me suis bien amusée quand même...

vendredi 11 novembre 2011

Let The Music Play

Je rentre à peine de Paris
Mon corps est courbaturé, mes muscles me lancent et mes membres entiers aspirent au repors
Qu'ai-je fait pour être si endolorie ? Et bien je suis allée voir un ami chez lui, et il m'a fallu faire des allers-retours, passer des heures dans les transports en commun après être allée en cours, tout ça en portant un sac au poids qui fait grimacer ma colonne vertébrale.J'étais avec mes amis hier, et nous sommes partis en boîte. 
Ce n'est pas exceptionnel. C'est même très banal. Et j'étais fourbue et fatiguée quand nous sommes partis.Certaines personnes ne comprendraient pas pourquoi j'adore tant aller en boîte de nuit. C'est bruyant, on y est serré, on a vite chaud et soif.
Et pourtant je ne regretterais pas, oh non, je ne regretterais pas. Parce que j'allais danser. J'allais faire la fête. 

J'adore ressentir ce brin d'excitation, qui me dit que tout est possible, que tout peut arriver. La nuit tombe vite, et ce sentiment étrange, diffus, se répand dans tout mon corps. Il me rend nerveuse, il me rend survoltée. Il est inexplicable et électrisant.
Il n'y a plus à réfléchir. Des centaines d'individus, qui viennent de nulle part, des anonymes, se glissent dans la nuit et se mettent à danser sur le même rythme. 

Et la musique se fond en moi. Elle annihile toute pensée, et m'emplit, m'envahit toute entière. Je ne maîtrise plus rien, je perds le contrôle. Mon corps bouge de lui-même, se lâche complètement. Les tabous tombent, il est libre, je suis libre ! Oh ce sentiment !
Les yeux fermés, l'air totalement niais, un sourire béat au visage, je me mets à danser, danser, danser ! Et tous autour fond de même ! Ah cette sensation, de nous voir toutes nous libérer des tabous, être libres de se déhancher, de se lâcher sur la piste de danse, d'être la reine du dancefloor!

Et quand la chanson qui te plaît arrive, tu te mets à crier, parce que tu ne peux que crier, parce que c'est ta chanson préférée. Et je crie alors les paroles à tue-tête, ne me souciant pas de chanter juste, mais juste de chanter, de crier avec les autres jusqu'à m'en casser la voix !
C'est vraiment difficile de mettre des mots sur cette sensation, ces mots qui expriment l'état de joie intense qui m'envahit quand je suis sur la piste de danse ! 
Cette joie, cette énergie, cette adrénaline ! C'est comme si je prenais une grande bouffée de vie à chaque pas, qu'à chaque mouvement de bassin, je m'approchais de cette joie explosive, incontrôlable. 


Et cet abandon. Cet abandon tellement libérateur, qui me fait renverser la tête en arrière et fermant les yeux.
Cette envie, si clichée, de ne pas voir le soleil se lever, de ne pas rentrer, comme si la nuit pouvait s'étendre encore un peu, que je puisse danser encore un peu.
Que les courbatures qui me tueront le lendemain soient justifiées.





mercredi 9 novembre 2011

Silly : Lacking seriousness or responsibleness; frivolous.



Je ne sais pas pourquoi je suis là. Surement parce que j'ai ce besoin intense de jeter mes mots sur un support, que ce soit sur une feuille de papier ou sur un clavier.J'avais envie de faire ce blog, mais j'avais dans l'idée de partager quelque chose, de transmettre quelque chose, d'apporter quelques choses à mes lecteurs (si ceux-ci exister).
Mais je ne trouvais rien, j'étais vide d'idées : je lisais les blogs/tumblrs/autres-trucs-fabuleux des autres et m'extasiais toujours sur le contenu : forcément brillant, forcément mieux.
Et je culpabilisais : moi je n'avais rien d'autre à dire, rien d'autre transmettre.
Et puis un jour, ça m'a fait tilt : j'étais juste une fille stupide.

Etait-ce si simple que ça ? Ou était-ce juste l'expression de ma paresse intellectuelle (j'ai toujours aimé cette expression, si pleine de sens et de condescendance à la fois) ?

J'aime bien la version anglaise du mot "stupide" "silly". Stupide sonne comme une insulte, un mot servant à blesser. Silly me fait juste penser à une petite fille qui rit et qui n'a rien dans la tête. Silly est joyeux, est plus tendre que stupide.

Je serais alors a silly young woman. Et en tant que telle, je ne serais pas embarrassée par le manque de sérieux, ou de profondeur intellectuelle. Je n'aurais pas de regrets de dire des calembredaines, des billevesées, tout ce qui me passe par la tête, sans retenue et sans peur d'être jugée stupide. Parce que ce sera stupide. Ce sera stupidement drôle, stupidement frivole, stupidement libre.